Session 1
Le potentiel des sites littoraux (immergés, intertidaux, côtiers) et les méthodes particulières liées à leur étude de terrain
Coord. : Cyrille Billard (Ministère de la Culture, France), Garry Momber (Hampshire & Wight Trust for Maritime Archaeology, Grande Bretagne), Aidan O’Sullivan (Université de Dublin, Irlande).
Etudier des sites littoraux submergés ou travailler sur l’estran à marée basse peut sembler relever du défi. Les difficultés s’y accumulent à tous les niveaux : temps d’intervention, rapidité de l’érosion dans certains secteurs, conditions d’accès ou de fouille, difficulté de mise en place d’infrastructures lourdes... Ces difficultés y sont nombreuses à un point tel que la plupart des interventions se sont limitées le plus souvent à l’observation et qu’elles ont pu paraître aux yeux de l’archéologie terrestre comme une discipline guidée avant tout par la nécessité d’accompagner tant bien que mal les destructions liées à l’érosion marine.

Fouille du site du Curnic à Guissény (Finistère), années 1960
(Archives du Laboratoire Archéosciences, CReAAH).
Pourtant, l’archéologie du littoral offre des conditions favorables à certains égards : contextes sédimentaires d’accumulation, notamment dans les estuaires, conservation des vestiges organiques et surtout la possibilité d’aborder des phénomènes sur de larges échelles à la fois spatiales et chronologiques. De nouveaux outils de prospection (GPS, prospections aériennes, données LIDAR, prospections acoustiques, par exemple) et de nouveaux acquis méthodologiques permettent aujourd’hui de mettre en lumière des potentiels restés longtemps insoupçonnés ou hors de portée, qu’ils soient accessibles à pied ou en plongée.
Les recherches dans la mer Baltique, la Mer du Nord ou la Mer de la Manche ont montré que les sites submergés sont encore disponibles pour la recherche, souvent dans de meilleures conditions que s’ils avaient été découverts au dessus du niveau de la mer. Les derniers chasseurs-pêcheurs-collecteurs ont ainsi laissé les traces d’une intense occupation des anciens rivages et des systèmes fluviaux d’eau douce. Plus tard, les populations préhistoriques et historiques ont aussi exploité les ressources marines utilisant une vaste gamme de technologies et de techniques.
A l’instar des sites submergés, les pays du Nord de l’Europe ont déjà insisté sur la nécessaire prise en compte de ce patrimoine littoral en essayant de combattre deux a priori négatifs selon lesquels les restes ne sont pas conservés ou sont trop coà»teux et difficiles à exploiter. Le constat est en réalité tout autre. Comme cela a été aussi démontré dans le cadre de projets dans les àŽles Britanniques ou en France, les sites littoraux ne sont pas beaucoup plus soumis à des agents de destruction qu’en milieu terrestre et dans certaines conditions de courant de faible énergie et de transport de sédiment modéré (estuaires, paléovallées, archipels, zones autour des îles abritées des vents dominants, bordures de marais tourbeux ou vastes dépressions marécageuses), la qualité de conservation des vestiges est sans comparaison avec le potentiel des sites terrestres et correspond à celle des sites dits "en milieu humide".

Fouille du site de l’à‚ge du Fer d’Urville-Nacqueville (Normandie) par A. Lefort (mai 2010)
(cl. M.Y. Daire).
Récemment, les archéologues européens ont développé de multiples projets d’archéologie côtière, littorale ou sous-marine, qui démontrent une variété des conditions d’intervention et des approches. Néanmoins ces approches nouvelles se retrouvent à travers l’objectif commun de décrire le littoral en tant que paysage culturel : paysage fortement sous dépendance des facteurs naturels, mais aussi paysage aménagé, exploité, façonné par l’homme, espace dont la ressource n’est pas illimitée et a du donner lieu à des formes de gestion raisonnée.
Cette session étudiera la façon dont a été abordée cette archive archéologique unique fournie par l’archéologie du littoral et montrera comment on peut ainsi transmettre à partir de cela de nombreuses histoires du passé.
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• Ouverture des inscriptions : 8/04/2011
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Recherche HOMER 2011
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