Session 3
Navigations, circulations et installations maritimes
Coord.: Thierry Sauzeau (Université de Poitiers, France) et Robert Van der Noort (Université d’Exeter, Grande-Bretagne)
La complexité du milieu atlantique rend particulièrement ardue la connaissance des installations portuaires antiques et conduit à réfléchir sur la notion même d’espace portuaire : structures souvent multiples, mouvantes, devant s’adapter aux fluctuations du milieu naturel mais aussi aux potentialités de la navigation, déterminées notamment par les courants, les vents et la topographie des littoraux.
D’ailleurs, plus que les côtes marines, ce sont les estuaires, interfaces protégées entre l’intérieur des terres et la mer, qui retiennent l’attention ces dernières années. Les estuaires (qu’il s’agisse de grands cours d’eau ou de petits fleuves côtiers) constituent des voies de communication naturelles, propices à l’établissement de carrefours commerciaux et favorisant les installations portuaires en des lieux de rupture de charges o๠s’articulent communication terrestre, fluviale et maritime.
Les installations maritimes antiques doivent s’envisager dans une perspective qui prenne en compte le maillage économique des territoires. On songe à l’exemple des établissements viticoles du nord de l’Aquitaine antique dont l’implantation n’est pas étrangère aux possibilités d’exportations proches ou lointaines offertes par les axes de circulation (fluviaux ou terrestres). Les contacts commerciaux avec l’arrière-pays ou les échanges à longues distances sont autant de marqueurs des rapports entretenus par les sociétés antiques avec les littoraux.

Un "hulk" dans la baie d’Aberlady, Lothian est (Ecosse). Ces vieux bateaux de pêche en bois sont sujets à un délabrement rapide
(© Tom Dawson SCAPE/Uni St Andrews).
Aux époques médiévales et modernes, et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, hors des grandes cités maritimes et des ports de guerre, les installations maritimes sont souvent restées limitées, à l’exception notable des parcs de pêcheries mobiles ou fixes. Les infrastructures de transport consistaient le plus souvent en de simples échouages sur les plages ou les grèves. Ce sous équipement portuaire était compensé par la multitude des havres, abris et ports, utilisés alors par des embarcations de tous gabarits. C’était la garantie d’une grande souplesse pour les activités de commerce et de pêche. Le faible tirant d’eau des navires permettait l’exploitation des ressources des bassins versants, mettant à disposition des économies maritimes les richesses naturelles et manufacturières de vastes territoires. En contrepartie, les productions côtières et les produits importés étaient redistribués sur l’ensemble du littoral mais aussi au sein de vastes arrières pays.
Les vestiges matériels du passé maritime sont donc moins à rechercher du côté des installations portuaires que dans la localisation de sites anciens, dont les facteurs de déclin constituent autant d’entrées pour leur mise à l’étude. On pense évidemment à Aigues-Mortes, Guérande ou Brouage, cités déclassées consécutivement aux modifications du trait de côte, à l’inflation des tonnages, aux fluctuations des politiques locale, nationale ou internationale. Cependant, toutes les installations n’offrent pas un tel patrimoine bà¢ti, fossilisé par l’absence de renouvellement du port sur lui-même. Aussi d’autres dimensions sont-elles à envisager.
L’étude de la cartographie et des sources anciennes comme le recours aux prospections aériennes ou subaquatiques ou encore à la détection géophysique offrent des entrées pertinentes pour identifier, localiser, expertiser, fouiller et étudier des sites disparus, des activités oubliées ou des produits échangés qui révèlent la teneur d’échanges d’amplitudes diverses, mais néanmoins significatives des navigations et de la circulation maritime aux temps anciens.
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• Ouverture des inscriptions : 8/04/2011
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