Session 4
Gens de la côte et/ou gens de la mer : Identités, espace et territoires
Coord. : Chris Scarre (Université de Durham, Grande Bretagne) et Eric Normand (Ministère de la Culture, SRA Charentes Poitou)

L’oratoire médiéval de l’île Maudez (Côtes d’Armor, France)
(cl. M.Y. Daire, 2007).
On pense que les populations littorales peuvent avoir une relation privilégiée avec ce milieu nourricier. Toutefois, il arrive que les groupes humains, même habitant sur les côtes, tournent le dos à la mer pour des raisons culturelles mais également en raison de la configuration même du littoral peu propice à son exploitation. Les perspectives modernes privilégient la terre, et considèrent très souvent que la mer constitue plutôt une barrière à tout mouvement. Les îles sont donc ‘insulaires’. Cependant l’ethnologie nous démontre que, pour beaucoup de communautés, la mer est le milieu quotidien des déplacements et des activités économiques. Ces communautés peuvent maintenir des relations beaucoup plus proches avec les gens d’autres îles ou d’autres côtes qu’avec des populations de l’intérieur des terres. Ces ‘gens de la côte’ sont donc également des ‘gens de la mer’.
Les prospections systématiques sur des territoires donnés montrent que les côtes basses, les zones d’estuaires et les pourtours d’anciens marais sont des espaces naturels propices à une implantation humaine assez dense profitant de l’exploitation de biotopes très riches et facilement accessibles.

Le dépôt coquillier gaulois de l’île de Triélen, archipel de Molène (Finistère, France)
(cl. A. Baudry, INRAP).
Cette population qui dépend de ce milieu parfois en constante évolution, doit parfois s’organiser pour exploiter ses multiples ressources et profiter des opportunités liées aux transformations du littoral (création de marais salants) tout en luttant contre ses conséquences qui mettent en péril un équilibre qui n’est plus vraiment naturel. Cette confrontation nécessite parfois l’appel à des groupes sociaux organisés ou dominants comme les établissements monastiques qui ont participé à la mise en valeur des zones littorales (pêcheries, marais salants, assèchement,....) et ont par la même en ont contrôlé les revenus.

Entretien des bouchots (Pénestin, Morbihan)
(cl. C. Dupont).
Le quotidien de ces populations est assez mal connu en raison peut-être de la diversité de leurs activités qui les place à une frontière entre deux mondes : la terre et la mer. Sont-ils des paysans-pêcheurs ou des pêcheurs-paysans ? Ils peuvent malgré tout se distinguer des pratiques culturelles des populations rurales de l’intérieur des terres. Majoritairement de conditions modestes, leur quotidien reste souvent à définir pour les périodes anciennes même si l’on devine à travers des sources d’époque moderne qu’ils sont ouverts aux idées et aux modes vie nouveaux favorisés par leur contact régulier avec les zones portuaires, espace d’ouverture et lieu d’échange culturel.
Le développement de communautés vraiment ‘maritimes’ remontent dès la préhistoire, période des premières exploitations régulières de la mer et de la colonisation des côtes et des îles. Elles se traduisent dans l’Europe atlantique, entre autres, par les amas coquilliers, les sites néolithiques nombreux et souvent spectaculaires, ou pour les périodes plus récentes par les églises et les établissements monastiques du haut Moyen Age. La contradiction entre les côtes et îles perçues comme les marges d’une terre bien peuplée et la mer comme centre du monde est une problématique constante à l’esprit de l’archéologue et de l’historien de ces communautés.
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